Origine des moulins à vent

Selon les historiens, les moulins à vent seraient originaires d’Orient (Perse) et seraient apparus en Europe au XIIème siècle, au retour des croisades. D’abord implantés sur les côtes maritimes des pays du nord comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, ils auraient progressivement gagné les pays de la bordure atlantique et de la mer baltique.

Les moulins caviers en Anjou

Typiquement angevins (on ne trouve ces moulins qu’en Anjou et quelques unités dans les régions limitrophes), les premiers moulins caviers sont attestés au XVIème siècle. Ils sont souvent construits non loin les uns des autres comme le montrent déjà des illustrations qui datent de 1695/1699 :

  • Saumur (1ère illustration) avec 3 moulins caviers
  • Les Ponts de Cé (tout prés de Brissac) avec 2 moulins caviers

A leur apogée, au milieu du XIXème siècle, plus de 1 200 moulins à vent et 700 moulins à eau tournaient en Anjou.

Le moulin du Pavé à Brissac

Le moulin du Pavé (également appelé moulin de Haute Bâte ou moulin de Terre-Forte) est le seul survivant d’une formidable batterie de 12 moulins (11 moulins caviers et 1 moulin tour, 11 moulins à farine et 1 moulin à tan) quasi alignés et regroupés en moins de 500 m aux confins des communes de St Jean des Mauvrets, Brissac et St Saturnin et datant pour la plupart du XVII ème et XVIIIème siècle.
Celui du Pavé est vraisemblablement le plus ancien. Construit vers 1580, sa revente judiciaire par Jean Pihoué à René Beau (avec 2 moulins à eaux de la Basse Bâte sur l’Aubance) est actée le 10 juillet 1604.

Emplacement des 12 moulins  … le moulin du Pavé est le n° 5 (en rouge)

Les moulins à vent du Pavé, qui doivent leur nom au chemin antique au bord duquel ils sont établis[1], occupent le sommet d’une crète, culminant à 58 m d’altitude, et dominent le paysage environnant et notamment la vallée de l’Aubance. Ce site, ouvert à tous les vents, apparaît donc comme un complément éolien de celui des moulins hydrauliques établis sur la rivière, et les sources d’archives montrent que les meuniers d’eau de l’Aubance étaient souvent propriétaires de ces moulins à vent. Si les premiers semblent avoir été construits dès les Xe ou XIe siècles, par les seigneurs des fiefs de la région, les moulins à vent furent implantés plus tardivement, peut-être seulement vers la fin du Moyen-Âge, au XVeou au début du XVIe siècle, puisqu’aucun écrit n’en fait état avant cette période. Leur nombre augmente au cours du XVIIesiècle, et la carte de Cassini, dressée à la fin du XVIIIe siècle, rend compte de leur groupement, sur le côté est de la route de Brissac aux Ponts-de-Cé. Mais ce document reste erronné quant au nombre exact des moulins puisque n’y sont point figurés ceux de Bablut, qui pourtant existaient déjà, comme nous le savons par d’autres sources.

La majorité des moulins du Pavé furent des moulins à blé ; ils avaient pour rôle, avec les moulins à eau, de fournir la farine nécessaire à la ville de Brissac et aux populations environnantes. L’un d’entre-eux fut, au XVIe siècle, un moulin à écraser le tan, et était la propriété d’un tanneur de Brissac. On voit donc que ce pôle de meunerie éolienne participa de manière très active à la vie économique de cette petite région de l’Aubance, depuis le XVIe jusqu’au début du XXe siècle


[1]Le nom de « moulins du Pavé », qui était d’ailleurs porté par 5 des 12 moulins, vient du fait qu’ils étaient situés sur la crête des coteaux de l’Aubance à l’entrée de Brissac … le long de l’ancienne voie romaine « pavée » qui reliait Angers à Doué la Fontaine puis à Poitiers.